Les vacances arrivaient et je voyais déjà le plan foireu de rester cloîtré
au campus avec mon ballon et les milliers de coccinelles qui pullulent à cette
saison. Car si on remonte ne serait-ce que deux semaines plus tôt, je venais de
louper un voyage organisé par l'EFUS (assoc' des étudiants français) parce
qu'il manquait de la place. Je laissais aussi passer un voyage pour Boston, NY
, Philadelphie, Washington etc.. parce que je n'avais pas envie de me retrouver
dans un voyage où sur la notice est écrit en chinois, anglais et français
:"stop in front of Ellis island where you can take a great picture".
Fuck!! C'est alors que comme par miracle, peut être pour encore souligner la
chance qui me suit depuis que je suis sur le sol canadien, un autre groupe de
français refoulé de l'EFUS lance un appel de dernière minute pour compléter une
voiture en départ pour Ottawa, Toronto et les Niagara falls!!! Banco, on ne
réfléchit plus et s'engage dans le trip.
Mon 22nd to Tue 23rd
:
Comme d'hab' on se lève
tôt pour être au rendez-vous. On a loué deux voitures, on part à dix, je ne
connais que deux personnes. Trop cool!!! J'embarque dans le char de Ricardo et
Audrey, les deux organisateurs. Prem iers constats, ça va être ouf!! Après deux
petites heures, on arrive à Montréal et on se perd vite fait car certains
suivent le road book de google et d'autres, la carte du québec. A peine un
quart d'heure de stress et on repart direction l'Ontario. Grandes fermes àla Smallville et forêts
colorées se suivent, de temps en temps un caillou ou une colline, lesquels
dévient légèrement la route comme pour rompre la monotonie du trajet.
Cependant, je ne peux parler du trajet sans aborder les Trucks nord américains.
Bien que la limitation de vitesse soit de 100 km/h, ces derniers
doublent à tout va, plus à 120km/h qu'à la limitation autorisée, de droite ou
de gauche ça n'a pas d'importance. Ce sont de vrais Kamikazes, lancés sur 50
tonnes de ferraille avec des chargements de souvent 20 mètres de longs. Bref,
en 5 heures environ, on entre dans la ville, se reperd parce ce que j'ai loupé
la sortie 118. On suit alors le canal Gatineau, remarque le pont où toutes les
photos d'Ottawa en hiver sont prises. On ne sait pas trop où on est, fuck faut
demander et re fuck ils parlent anglais. Comme de par hasard, c'est à moi de
jouer le petit français perdu.
-"scuze me! we're looking for York Street?"
-"Gosh, I don't know where the hell is York street , maybe that way" (elle
regarde sa fille)
-"Well, I 'm not sure, but I advise you to follow this street and then
turn left."
-"Thanks!"
Un autre petit quart d'heure de
recherche et on arrive finalement au Backpackers d'Ottawa. Prenez un pavillon
modeste de la banlieue parisienne, ajoutez-y une vingtaine de résidents de tout
âge, un range chaussures commun, en bas et vous avez à peu de choses près
l'ambiance. On n’a pas trop le temps de parler, juste de quoi poser les sacs et
le responsable nous indique une balade à faire. Il est 16h et on découvre la
ville, le parlement, les ambassades, les parcs, la rivière, le pont, le musée
de la civilisation, les statues d'indiens. Les couleurs sont magnifiques, un
mélange d'automne et de couchers de soleil sur la colline du parlement, les
reflets du soleil sur l'Ottawa river. Trop beau!! La ville, bien que quadrillée
à l'image des cités américaines, a gardé le charme britannique d'antan
notamment grâce aux constructions style victorien, aux pubs qui jonchent les
rues. Cependant pour consommer une bière, il faut avoir 19 ans !? On boit un
verre et mange au MC Do. Le soir, à l'auberge, du monde partout, le papy
squatteur mate son catch, d'autres parlent à l'extérieur et dans la cuisine. Il
me faut un peu de temps pour me familiariser mais finalement je parviens à
échanger. Un papy m'accoste:
-"How old are you?"
-"I'm 18?"
-"you look 15"
-"And you look 17" ( il avait une tête de moins que moi)
Il me tape sur l'épaule et me dit : "I'm the creator of the canadian
backpackers. And this is my son's house."
Wooow, je ne sais pas trop quoi répondre, mais j'ai senti la fierté qu'il avait
en me le disant. Un papy de 72 ans, gère encore en partie ces auberges de
jeunesse. J'apprends aussi qu'il est ici pour une sorte de colloque et qu'il
repart le lendemain pour Winnipeg en voiture,à 25 heures d'ici. Il prend une
photo de moi avec un autre membre du groupe. "souvenirs" lâche t-il.
bien que j'ai parlé avec pas mal de gens, c'est le seul qui m'a vraiment
marqué.
Le lendemain, temps de merde, pluie, froid. Awful ! On décide
alors d'aller visiter le musée de la civilisation. Le plus beau du Canada, il
retrace l'histoire du pays depuis les premières nations. Franchement kiffant.
J'ai aussi vu un moyen métrage surla Nouvelle Orléans
avant et après le cyclone. Bluffant ... Le temps était tellement pourri qu'on
ne pouvait pas se balader dans les rues. On va donc au mall. J'achète un pull,
ça caille. Le soir, on montre à Philippe (l'allemand de notre groupe) les
classiques des inconnus et il fait de même pour l'émission de Letterman avec
Paris Hilton et Nicole Richie(aux Etats-Unis). mdr!! On va se coucher, demain
départ 6h pour les Niagara Falls !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Wed 24st :
On monte en voiture, il fait nuit, les gens ont encore les yeux collés, les chauffeurs sont boostés au café et aux saucisses (pour Philippe). Trajet normal, entrecoupé de pti' som', toujours étonné par la façon dont les canadiens conduisent. On arrive finalement dans la banlieue de Toronto, le lac Ontario à gauche, la ville devant et du monde partout. Ils nous faudra pas loin de trois quart d'heure pour contourner tout ça et encore deux petites heures pour arriver à la ville de Niagara Falls (ouioui c'est une ville). Re dodo, l'agitation dans la voiture me réveille ... WOOOOOOOOW. Les chutes sont au coeur de la ville, pleins de touristes qui comme nous vont mitrailler les belles chutes. On descend de voiture, se dégourdit les jambes et observe le panache de brume qui s'élève. Doigt sur la gâchette, je m'approche de la bête, elle rugit, clic clic c'est parti. Peu à peu je laisse l'appareil de coté pour admirer. La nature réinvente le brumisateur, il fait bon, c'est beau, doux euphémisme. Les arcs en ciel ouvrent la voie au Maid of the Myth, frêle esquif qui, avec ses bonshommes bleus, lutte contre le courant pour s'approcher aux plus près de la chute du fer à cheval. Bouche bée. Il fait faim, on rentre dans la ville, heu pardon, dans le parc d'attraction qui fait office de ville. Je m'attendais à une ville avec une seule rue, certes avec pleins de boîtes à souvenirs, mais qui semblait garder un soupçon de charme. Là, rien, fast food, attractions, welcome to NiagaraLand. On bouffe notre hamburger, monte sur une harley et on retourne vers les chutes. Le soir, on cherche un "canadian tire" pour remettre du liquide de refroidissement et on repart pour Toronto. Encore de la voiture, encore des camions, on rentre dans la ville et là ... reperdu héhé. personne ne connaît cette **** de Widmer Street. On en profite pour visiter de nuit (en voiture), la CN tower nous éclaire, les buildings nous dominent, ça grouille de partout. L'auberge nous transmet les clefs, les draps, et tout le tralala moyennant caution à gogo. C'est pas la même ambiance mais c'est plus ... récent. On jette les sacs, Toronto by night !!! Des lumières partout, on est dans china town. Il y a un feu dans un resto, on voit les Toronto' firemen, stylééééé!!! Première impression sur la CN vue d'en bas, immense, on se dirige vers le quartier des affaires, immense ! On mange dans un chinois ripoux, passe devant le stand de la fashion week d'où sortent plusieurs mannequins ...dodo
Thursday 25st :
Objectif de la journée, gravir la CN, voir le Skydome, le lac Ontario et le hockey hall of fame. Le guichetier check nos billets et nous montre la voie à suivre. Sur une musique à la space mountain, on arrive vers la sentinel, sorte de porte qui détermine si vous êtes un terroriste ou pas en vous insufflant de l'air partout. "To the lifter, follow the arrows". 22 km/h, 6 m.s-1, c'est la vitesse de montée de l'ascenseur. Dernière photo avant .... glurp, c'est parti. Ca monte, le ville grandit, le lac se découvre, magique. Plus aucune sensation de vertige, plus aucune appréhension, c'est l'esprit libre que je contemple la vue. On aperçoit la rive américaine, les éclaircies rendent l'étendue d'eau presque mystique. Fuck, j'ai plus de batterie, plus de photos. On se dirige vers ... l'extérieur, le vent ravive les quelques âmes encore choquées, on descend vers le "Glass floor. Un sol vitré à 342 mètres de haut ! une vitre de 5 cm d'épaisseur qui tient la vie de la dizaine d'imbéciles qui montent dessus. Je fait parti de ces imbéciles ... D'un pas faible je monte dessus, sensation bizarre (j'ai toujours pas regardé en bas) et fuck je regarde. rraaaargh (faire un petit raaargh genre mal à l'aise). Romain m'attrape, "sort de là tu es malade!". Il embraye le pas. Au bout de 5 min on se met à plat ventre dessus (photo!), on pose en plongée (photo!). On l'a fait. D'un pas conquérant on monte dans l'ascenseur, se dirige vers le lac. Je crois qu'on a pas eu la plus belle vue héhé. La réponse aux cours d'anglais de l'année dernière se trouve à coté de la CN : le skydome. Ensuite on se dirige vers le hockey hall of fame, musée de l'histoire du hockey. Mis à part que je ne sois pas incollable sur le hockey, je connais même presque rien, pour pas dire rien, j'ai kiffé. Tout l'équipement, les maillots, la coupe Stanley (genre de ligue des champions locale), j'ai même joué en temps que gardien et joueur. J'ai pas les stats de Sydney Crosby mais avec un bon agent et un peu d'entraînement on ne sait jamais. Finalement on se redirige vers la voiture départ à 15h pour Sherbrooke machine. Arrivée à 1H45, crevé, mais avec une seule envie, repartir...